Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/408

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« Quand les oiseaux, reprit Ashtaka, les vautours, les paons, volatiles au cou bleu, ont déchiré ces misérables, comment peuvent-ils, ou naître, ou vivre ? Je ne comprends pas un autre Naraka terrestre. » 3604-3605.

« À peine sortis du corps ouvert sous le bec des oiseaux, répondit Yayâti, ils émigrent dans la terre, c’est évident ; ils tombent dans ce Naraka terrestre, et ne revoient plus la surface du globe mainte série d’années. 3606.

» Ensuite, ils volent soixante et quatre-vingt mille ans au milieu des airs, où les Rakshasas terrestres, épouvantables, aux dents aiguës, déchirent ces volatiles jusqu’à la mort. » 3607.

« Puisqu’ils sont déchirés des Rakshasas terrestres, épouvantables, aux dents aiguës, comment, dit Ashtaka, ces pécheurs devenus des oiseaux naissent-ils ? comment vivent-ils ? comment peuvent-ils être des animaux conçus au sein d’une mère ? » 3608.

Yayâtî lui fit cette réponse :

« Douée de la saveur des fruits et du parfum des fleurs, la semence accompagne le sang : elle est éjaculée par l’homme ; le jour de leur mois arrive, et, versée au sein des femmes, elle y devient un fœtus. 3609.

» C’est ainsi que les êtres pénètrent dans les arbres, dans les herbes, dans l’eau, dans le vent, dans la terre, dans l’air, et que, formant des embryons, ils deviennent quadrupèdes, bipèdes et même tout. » 3610.

Ashtaka dit : « Celui, qui arrive dans une matrice humaine, s’y fait-il un autre corps ? ou vient-il au sein de la mère avec son propre corps ? Éclaircis le doute, qui m’inspire cette question. 3611.