Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/416

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moi et de qui le devoir est la pensée ne fera jamais sciemment une chose vile, comme tu m’engages à la faire.

» Il ne fera point une chose, que les autres n’ont pas faite avant lui ; combien plus, s’il désire faire ici ce qui est bien. » A ces mots, Vasoumaî, le plus grand des rois, dit ces paroles au roi Yayâti : 3662-3663.

« Je te demande, Indra des hommes, moi Vasoumat, fils d’Aushadaçvi, s’il est à moi un monde dans le ciel ; s’il en est un, qui me soit assigné dans l’atmosphère. Je te regarde, magnanime, comme versé dans ce qui touche au devoir. » 3664.

« Ce qui est atmosphère, plages du ciel, terre ; ce que le soleil, répondit Yayâti, échauffe de sa chaleur, tant de mondes impérissables, qui sont dans le ciel, attendent un jour ta présence. » 3665.

« Je te donne les mondes, qui sont à moi, reprit Vasoumat ; ne te précipite pas dans l’abîme. Qu’ils soient les tiens ! sage, achète-les par quelques brins d’herbe, si les accepter, c’est pécher pour toi. » 3666.

« Je ne me souviens pas, répondit Yayâti, que j’aie fait en aucun temps un marché dérisoire, ni que j’aie reçu témérairement d’une personne, si je craignais qu’elle ne fût une mineure. Je ne ferai pas ce que d’autres n’ont jamais fait ; combien plus quand je désire faire ici ce qui est bien ! » 3667.

« Reçois-les, sire, à titre de don, reprit Vasoumat, si la vente ne t’agrée pas ; je ne reviendrai pas sur ce don, roi des hommes : que tous ces mondes soient donc à toi ! »

Çivi dit à son tour :

« Je te demande, moi, Çivi, fils d’Ouçînara, s’il est ici des mondes à moi, s’il en est dans l’atmosphère, si le ciel