Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/447

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» Vous, Dhara et les autres, que j’ai maudits, vous obtiendrez tous, au bout d’une seule année, la délivrance de cette malédiction, répondit le solitaire à l’âme juste.

» Mais ce Dyau, de qui la faute attira sur vous mon imprécation, habitera dans le monde des hommes un long espace de temps. 3956-3957.

» Je ne veux pas faire un mensonge des paroles, que je vous ai dites dans ma colère. Ce magnanime n’aura pas d’enfants parmi les hommes. 3958.

» Il sera une âme vertueuse, versé dans tous les Çâstras, dévoué au bien et à la joie de son père, il renoncera au plaisir des femmes. » 3959.

» Après qu’il eut ainsi parlé à tous les Vasous, le grand anachorète s’en alla, et ces Dieux vinrent de compagnie me trouver. 3960.

» Ils me demandèrent cette grâce, que je leur accordai, sire : « Sois notre mère, Gangâ ! et, à la naissance de chaque enfant, jette-le aussitôt dans les ondes ! » 3961.

» C’est ainsi que j’ai fait exactement et complètement, ô le plus vertueux des rois, pour libérer ces maudits du monde des hommes. 3962.

» Seul, aux termes de la malédiction, royal enfant de Bharata, ô le plus grand des rois, Dyau, c’est-à-dire, ce nouveau-né, coulera une longue vie dans le monde des hommes. » 3963.

A peine eut-elle achevé ce récit, la Déesse, reprit Vaîçampâyana, disparut aussitôt et, emportant son enfant, elle s’en alla où elle voulut. 3964.

Ce héros, qui fut appelé Dévavrata, fils de la Gangâ et de Çântanou, supérieur en qualités à Çântanou même, était donc le Vasou nommé Dyau. 3965.