Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/475

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« Je vais encore te dire le moyen pour un accroissement dans la famille de Bharata : écoute-le de ma bouche avec attention, ma mère. 4223.

» Que l’on invite à grand prix d’or un brahme plein de qualités et qu’il procrée des fils à Vitchitravîrya dans les épouses du feu roi. » 4224.

Ensuite, dit Vaîçampâyana, Satyavatî tint à Bhîshma ce langage avec pudeur, d’une voix hésitante et comme en riant : 4225.

« Ce que tu as dit, vaillant rejeton de Bharata, est la vérité : je vais te parler avec confiance pour la continuation de notre race. 4226.

» Il est impossible que l’on ne te dise rien de moyens semblables, que le devoir autorise dans l’infortune ; car, pour notre famille, tu es le devoir, tu es la vérité, tu es la voie suprême. 4227.

» Agis donc, sans tarder, aussitôt ouï mon véridique récit. Jadis, j’ai conduit une barque pour le service de mon père, soumis au devoir. 4228.

» Un jour, — j’étais arrivée à ceux de la première jeunesse, — Parâçara, le sage paramarshi, le plus excellent des brahmes, versés dans les devoirs, vint à ma barque, désirant passer la rivière Yamounâ. 4229.

» Tandis qu’il traversait le cours d’eau, l’auguste anachorète, consumé par l’amour, s’approcha de moi et, débutant par un mot de flatterie, m’adressa des paroles caressantes. 4230.

» Redoutant sa malédiction, craignant mon père, je n’eus point la force de le repousser, tentée surtout, fils de Bharata, par des offres de grâces, qui ne sont pas très-faciles à obtenir. 4231.