Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/476

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» Il triompha de moi enfant et, dans ma barque même, ayant couvert le monde de ténèbres, il me réduisit par la force sous sa puissance. 4232.

» J’avais autrefois une forte et désagréable odeur de poisson, le saint m’en délivra et me donna ce délicieux parfum, que j’exhale aujourd’hui. 4233.

» Ensuite l’anachorète, ayant purifié mon sein dans une île de cette rivière, me dit lui-même : « Je te rends ta virginité ! » 4234.

» Le fils de Parâçara, cet enfant, que j’ai mis au monde alors que j’étais encore fille, est un grand ascète, un grand saint ; il est appelé Dwaîpâyana. 4235.

» Cet auguste rishi a distribué, vyâsa, le Véda en quatre parties, grâce à ses austères études ; c’est de là que lui vint le nom de Vyâsa dans le monde ; il doit celui de Krishna à sa noirceur. 4236.

» Il est véridique, adonné à la quiétude, plein d’énergie, lavé de toute souillure : à peine fut-il né que, déjà grand, il s’en est allé avec son père. 4237.

» Sans doute, sur mes ordres et sur les tiens, ce brahme d’une splendeur incomparable voudra bien engendrer au sein des épouses de son frère une illustre postérité. 4238.

» Il m’a dit : « Souviens-toi de moi dans les infortunes ! » Si tu le désires, Bhîshma, guerrier aux longs bras, je vais reporter vers lui mon souvenir ; 4239.

» Car, avec ta permission, ce brahme aux grandes pénitences doit nécessairement, Bhîshma, engendrer des fils au sein des épouses de Vitchitravîrya. » 4240.

À cette légende du grand saint, Bhîshma, portant ses mains jointes au front, Bhîshma, qui estime l’association