Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/492

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Çoûra aux paroles véridiques avait accordé, ami à son ami, le magnanime Kountibhodja, qui n’avait pas d’enfants, Bharatide, et qui désirait cette faveur, une fille aînée, sous la promesse, à laquelle ce neveu de son père s’engagea publiquement, de lui donner le premier enfant, qui naîtrait de ce mariage. 4383.

Prithâ ou Kountî, dans le palais de son père , était chargée de recevoir les hôtes, qui venaient y demander l’hospitalité. Elle eut occasion de servir là un brahme sévère aux vœux accomplis. 4384.

On sait que c’était Dourvâsas aux desseins mystérieux, qui enchaîne les hommes dans le devoir. Elle plut par tous ses efforts au brahme austère, à l’âme domptée. 4385.

L’anachorète donna donc à la jeune fille un mantra accompagné de magie pour lui servir au besoin dans l’infortune, et dit ces paroles : 4386.

« Quel que soit le Dieu, que tu fasses venir par la vertu de ce mantra, tu obtiendras un fils de sa puissance. »

Piquée de curiosité à ces mots du brahme comme une jeune fille, qu’elle était, l’illustre Kountî offrit une oblation au Dieu Soleil. 4387-4388.

Elle vit tout-à-coup le soleil, conservateur du monde, venir du ciel en personne, et la vierge, à la vue de cette merveille, resta stupéfaite. 4389.

Le soleil-Dieu s’approcha d’elle et lui dit : « Me voici ! Parle, belle aux yeux noirs ! Que ferai-je pour toi ? »

« Je ne sais quel brahme, lui répondit Kountî, m’a donné, destructeur des ennemis, une grâce et un charme ; j’ai fait cette invocation, seigneur, désireuse de connaître ce qu’il en était. 4390-4391.

» Pardonne-moi cette faute, je t’en supplie, courbant