Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/52

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donc pas les plaindre. Tu sais, toi, qui es intelligent, sage, réputé un pandit, 242.

» Ô rejeton de Bharata, que ceux, dont l’esprit s’est modelé sur les Çâstras, ne se laissent pas abattre. Ta fermeté, roi des hommes, n’est pas moins renommée que ta bienveillance : 243.

» Il ne faut donc pas accompagner d’une plainte excessive la mort de tes fils. Ne veuille pas gémir de ce qui doit nécessairement arriver. 244.

» Qui peut arrêter le Destin par la supériorité de sa prescience ? Aucun homme ne peut sortir de la voie, que lui a fixée le Créateur. Être ou ne pas être, jouir ou souffrir : c’est le temps, qui est la racine de tout cela ! 245.

» Le temps crée les êtres, le temps détruit les créatures ; c’est le temps, qui allume le feu de la vie ; c’est le temps, qui ensuite l’éteint. 246.

» Le temps met au jour les êtres purs et Impurs dans l’univers entier ; c’est le temps, qui extermine tous les êtres ; c’est le temps, qui les fait naître de nouveau. 247.

» Le temps veille dans leur sommeil, car le temps est insurmontable ; le temps pénètre égal et sans obstacle en tous les êtres. 248.

» Puisque les êtres, qui ne sont plus, ou qui ne sont pas encore, ou qui existent à cette heure, sont tous, comme tu l’as appris, les créations du temps, ne laisse pas s’égarer ta raison. » 249.

» C’est par de telles consolations, dit le Soûtide, que l’âme du roi Dhritarâshtra, affligé du chagrin de perdre bientôt ses fils, fut remise alors dans une ferme assiette par Soûta le Gavalganide. 250.

» Krishna-Dwaîpâyana dit en cette conjoncture une