Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/532

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Aussitôt, contraint par la puissance de l’évocation, le Dieu Yama se présenta, monté sur un char aussi lumineux que le soleil, dans ce lieu, où Kountî murmurait sa prière. 4761.

Il sourit et dit : « Parle, Kountî ! Que te donnerai-je ? » Elle, souriante aussi, répondit : « Donne-moi un fils ! »

Elle s’unit avec Yama, revêtu du corps de l’Yoga, la méditation faite homme, et la princesse à la jolie taille en conçut un fils, bon pour tous les êtres animés. 4762-4763.

À la huitième heure, nommée Abhidjit et consacrée à Indra, le soleil étant arrivé au milieu de sa carrière, dans le jour très-honoré, où la lune resplendit à plein disque,

Kountî enfanta un fils éminent, auquel était promise une vaste renommée. À peine avait-il reçu le jour, une voix, qui n’appartenait pas à un corps, articula ces mots : 4764-4765.

« Cet enfant sera le plus grand des mortels, le plus vertueux des hommes, adonnés à la vertu ; il sera sur la terre un monarque plein de courage aux paroles véridiques ! 4766.

» Que ce roi, le premier né de Pândou, soit appelé Youddhishthira : il rendra ce nom illustre dans les trois mondes ! 4767.

» La renommée, la splendeur, la piété suivront ses pas. » Pândou, après qu’elle eut obtenu ce vertueux fils, dit encore à Kountî : 4768.

« Le kshatrya excelle par sa force ! » c’est mi mot souvent répété ; désire donc un fils d’une force prééminente. » À ces paroles de son époux, elle de sacrifier au Vent.

Aussitôt le Vent à la grande puissance accourut, monté