Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/558

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ivre jusqu’au délire, les membres engourdis par le poison, fut bientôt sans mouvement. 5016.

Alors Douryodhana, enchaînant Bhîma, semblable à un mort, avec des liens formés de lianes, fit tomber le héros de la hauteur au milieu des ondes. 5017.

Le Pândouide sans connaissance arriva jusqu’au fond de l’eau et parvint au palais des Nâgas. Là, tombant parmi les jeunes princes des serpents, Bhîma fut mordu cruellement par de nombreux reptiles au subtil poison, aux longues dents, à l’excessif venin. 5018.

Mais le poison mobile des serpents neutralisa dans ces morsures le poison fixe du jaloux Douryodhana. 5019.

Les dents cruelles des reptiles, s’acharnant à ses membres, n’entamèrent pas même, telle en était la force, la peau du héros à la vaste poitrine. 5020.

Ensuite, le fils de Kountî, s’étant réveillé, brisa tous ses liens et broya tous les serpents, dont quelques-uns seulement purent s’enfuir épouvantés. 5021.

Tous les autres furent tués par Bhîma. Les fuyards se rendirent chez Vâsouki et dirent à ce roi des serpents, semblable à Vàsava : 5022.

« Cet homme, Indra des serpents, fut jeté dans les eaux garotté ; aussi, héros, avions-nous pensé : « Il boira notre poison ! » 5023.

» Il arrive à nous sans mouvement ; nous le mordons, il se réveille, il revient à la connaissance et soudain il rompt ses liens et nous brise ! 5024.

» Veuille bien t’informer toi-même quel est cet homme, qui broie tout de ses longs bras. » Alors, suivi des serpents, Vâsouki s’approcha et regarda ce Bhîma aux longs bras, à la vigueur épouvantable. 5025.