Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/602

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ment une gazelle aurait-elle enfanté ce tigre, d’une splendeur égale au soleil, avec cette cuirasse naturelle, ces boucles-d’oreille natives et tous ces caractères de royauté, que nous voyons en lui ? 5434.

» C’est un monarque digne, non du royaume d’Anga, mais de l’empire sur toute la terre. S’il est ici un homme, qui s’indigne de mon action, eh bien ! qu’il bande son arc, soit à pied, soit monté sur un char, à l’encontre de ce héros au bras vigoureux et de moi, prêt à suivre ses ordres ! » 5436-5436.

Alors un grand tumulte s’éleva dans tout l’amphithéâtre et le soleil descendit sur la montagne du couchant, comme s’il approuvait ces cris et disait avec eux : « Bien ! bien ! » 5437.

Le noble Douryodana prit la main de Karna et sortit de l’arène, éclairant l’obscurité de la nuit avec la flamme des lampes. 5438.

Les Pândouides et Drona, et Kripa, et Bhîchma, s’en revinrent tous de compagnie, sire, chacun dans son palais. 5439.

Le peuple s’en retourna, Bharatide, et, dans leurs entretiens, on entendait l’un dire ; « Arjouna ! » celui-ci ; « Karna ! » cet autre : « Douryodhana ! » 5440.

Une joie secrète était née de la tendresse maternelle au cœur de Kountî, qui avait pu voir son fils, révélé par des signes divins, monter sur le trône d’Anga. 5441.

Sa liaison avec Karna eut bientôt dissipé, seigneur, la crainte, qu’Arjouna avait inspirée à Douryodhana même.

Le héros, s’étant reposé des exercices d’armes, qu’il avait exécutés, parla désormais à Douryodhana avec une extrême politesse, et l’opinion d’Youddhishthira fut celle-