Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/617

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les pieds. Quand il vit le corps de l’animal étendu sans mouvement sur la terre : « Allez prendre le bain, s’il vous plaît, et revenez, dit le chacal ; moi, pendant ce temps, je garderai le gibier. » 5572.

» À ces mots, tous s’en vont à la rivière ; et le chacal se met dans l’attitude d’une personne absorbée dans ses pensées. 5673.

» Le tigre à la grande force, s’étant baigné, revint le premier et vit son ami, l’âme plongée dans la rêverie. 5574.

« Pourquoi as-tu l’air si triste, camarade à la grande science, le plus intelligent de nous tous ? lui demanda le tigre. Quand nous aurons fait de cette viande un bon festin, nous nous amuserons ! » 5575.

» Le chacal répondit :

» Écoute-moi te répéter, roi puissant des gazelles, ce que m’a dit le rat : « Je me moque de la force du tigre ; c’est moi, au fait, qui ai tué la gazelle aujourd’hui. 5576.

» Tombé sous la force de ma patte, je vais dans un moment le rassasier de manière qu’il n’aura plus jamais faim ! » Cette menace du rat m’a fait passer l’envie de toucher à ce manger. » 5677.

« S’il a parlé ainsi, coureur des bois, reprit le tigre, maintenant que je suis averti, je le tuerai, s’il tombe sous la force de ma patte ; 5578.

» Ensuite, je reviendrai manger la viande ici. » Aussitôt il s’en alla chercher le rat dans la forêt. 5579.

» Dans le même temps, arrive celui-ci ; à peine entré, le chacal s’approche de lui et dit : 5580.

« Écoute, rat, s’il te plaît, ce que m’a dit l’ichneumon :

« Je ne veux pas manger de la chair de cette gazelle ; je n’ai pas envie d’être empoisonné. 5581.