Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/103

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même que les ennemis des brahmes s’avancent toujours en ce monde vers leur destruction : tel succombe l’homme, qui a lié amitié avec les Madrakains. » 1,846-1,847.

» Il n’y a point d’amitié chez un Madrakain. Mais ton venin, scorpion, est impuissant, car j’ai pris comme antidote l’incantation de Çiva. 1,848.

» C’est ainsi que les Pandits font la cure d’une personne mordue par un scorpion et frappé d’un poison rapide : c’est une vérité, qui frappe les yeux. 1,849.

» Observe donc le silence, homme sage. Écoute cette parole, que j’ai encore à dire. La tête égarée par les liqueurs spiritueuses, les femmes, sans bornes dans leur union avec des amants, car elles sont les plus belles pour l’amour, quittent leurs vêtements et dansent : comment un Madrakain, leur fils, pourrait-il exprimer ce qui est conforme au devoir ? 1,850-1,851.

» Tandis qu’elles se tiennent occupées de leurs voluptés, elles urinent comme des chamelles en des lieux privés d’eaux : elles ne rougissent pas de briser leur devoir çà et là. 1,852.

» Et toi, qui es le fils de telles femmes, tu veux ici nous tracer le devoir ! Une Madrakaine, suppliée de livrer une potion pour la haute valeur[1], répond avec un refus[2] ;

» Et désireuse de ne pas donner, elle profère ces effroyables paroles : « Que personne ne me demande ce breuvage, qui m’est cher. 1,853-1,854.

  1. Souvîra, que signifie ce mot ? Ce n’est pas collyrium seulement, comme veut le dire le dictionnaire de Wilson. Bothlingk et Roth ne sont pas arrivés encore à ce vocable mystérieux.
  2. Nous substituons cette expression à la singulière et peu délicate métaphore : constringit dunes.