Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/105

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» Ferme dans la conduite du kshatrya, il est impossible de m’effrayer. Je n’ai oublié, ni le sacrifice de ma vie, ni cette route, dont nous a parlé jadis le vénérable Rima et que doivent suivre ces lions des hommes, qui ne savent pas tourner le dos au milieu du combat. Sache que tous mes efforts sont dirigés à la défense des Dhritarâshtrides[1], à la mort des ennemis, et que je suis entré dans la conduite sublime, adoptée par le grand Paâuroûravas. Je ne vois pas, souverain de Madra, qu’il soit déjà né dans les trois mondes, 1,864-1,865-1,866.

» Le mortel, qui me détournerait de ce dessein : c’est mon opinion. Ayant la connaissance de ces choses, garde le silence. À quoi bon tenir un long discours sur ta crainte ?

» Quand je t’aurai fait mordre la poussière, ô le dernier des Madrakains, je ne livrerai pas ton corps aux animaux carnassiers par égard pour tes amis, pour Dhritarâshtra et pour Douryodhana[1] avec lui. 1,867-1,868.

» Si tu vis, c’est par ces trois causes de résignation au blâme ; mais si tu répètes encore, souverain de Madra, une telle parole, 1,869.

» Je ferai tomber ta tête sous ma massue, pareille à la foudre. Que les armées entendent maintenant ici les mots, que je prononce, ou qu’elles en voient l’effet : 1,870.

» Les deux Krishnas immoleront Karna, ou Karna les immolera eux-mêmes ! » Dès qu’il eut parlé ainsi, Râdhéya de répéter, monarque des hommes sans terreur au roi de Madra : « Avance ! avance ! » 1,871-1,872.

Aussitôt qu’il eut entendu, vénérable sire, ce langage de l’Adhirathide, irréprochable dans les batailles, Çalya,

  1. a et b Commentaire.