Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/106

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reprenant la parole, dit à Karna ; « C’est une parole à prouver, 1,873.

» Moi, qui suis moi-même dévoué au devoir, je suis né dans la famille des rois sacrificateurs, qui ne savent pas tourner le dos dans les batailles, des rois au front consacré. 1,874.

» Tu te montres, Vrisha, comme enivré de liqueurs spiritueuses : mais aujourd’hui je te[1] guérirai par affection de cette indolence. 1,875.

» Écoute, racontée par ma bouche, cette fable du corbeau ; et, quand tu l’auras entendue, agis selon ta fantaisie, homme dégradé et le plus vil de ta race. 1,876.

» Je ne me souviens pas qu’il y ait en moi aucune tache pour mériter, irréprochable guerrier aux longs bras, que tu veuilles me donner la mort. 1,877.

» Nécessairement, je dois comprendre ta parole, soit utile, soit inutile, surtout étant un roi, monté sur un char, avec le désir du bien, 1,878.

» L’uni et l’inégal, la force et la faiblesse du maître de char, la fatigue et la langueur des chevaux et du maître ; la connaissance de l’arme, le cri des quadrupèdes, le chant des oiseaux, la charge et la surcharge, les représailles à tirer par les flèches, la jonction des astras, le combat et les présages eux-mêmes : toujours, je dois bien savoir tout cela, moi, qui suis gouverneur de ce char. 1,879-1,880-1,881.

» Voilà pourquoi je te répète, Karna, que c’est une chose à prouver. Certes ! le vaîçya possède au-delà des mers une grande abondance de froment et de richesses.

  1. Iwâm, texte de Bombay.