Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/124

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» Ointes de parfums, parées de bouquets, sans vêtements, les femmes enivrées y chantent et y dansent extérieurement au sein des villes, dans les palais, au pied des remparts, 2,035.

» Avec diverses chansons d’ivresse, semblables aux cris des ânesses ou des chamelles. Sans frein dans les amours, elles suivent de tous côtés leurs désirs. 2,036.

» Au décès de leur maître ou de leur époux, elles se disent froidement l’une à l’autre dans les conversations, qu’elles agitent, pleines d’ivresse : « Ah ! il est mort !… Ah ! il est mort ! » 2,037.

» Femmes de brahmes déchus, sans retenue dans les fêtes, elles dansent, elles injurient Ces dames orgueilleuses font assurément leur habitation dans le Kouroudjângala. 2,038.

» Fut-il jamais un de ces méchants Vâhîkas quelconque, qui n’a point chanté, le cœur au comble de la joie ? La vierge, devenue grande, est revêtue là de voiles déliés ; ses rêves lui retracent mon image dans le Kouroudjângala, où je suis un étranger. Ayant traversé la Çatadrou et la délicieuse Iravatî, je verrai sa patrie dans mes courses errantes. Les femmes y sont charmantes ; elles ont des seins[1] gonflés ; l’arsenic rouge enflamme l’angle de leurs yeux ; elles ont des collyres, qui sont la cime des grâces, que peut atteindre la femme vierge. 2,039-2,040-2,041-2,042.

» Frémissantes, couvertes de pelleteries et de voiles, leur aspect est aimable, au milieu des sons du tambourin, de la tymbale et du tambour. 2,043.

  1. Nous voyons dans ce mot une métaphore, sur laquelle, il est vrai, sont muets tous les dictionnaires.