Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/138

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Çalya de nouveau dit à l’Adhirathide, ivre de la fureur des combats : 2,162.

« Tous les guerriers ne peuvent arrêter, comme la maturité des œuvres, ce char aux chevaux blancs, qui s’avance, conduit par Krishna. 2,163.

» C’est le fils de Kountî, qui tue les ennemis, celui, Karna, sur lequel tu t’enquiers. On entend un bruit confus, comme un grand fracas des nuages. 2,164.

» Ce sont, assurément, les deux magnanimes, Arjouna et le Vasoudévide. Le ciel reste voilé par cette poussière soulevée. 2,165.

» Les roues de son char, qui roule, Karna, ébranlent la terre ; ce grand vent souffle contre ton armée. 2,166.

» Les animaux carnassiers hurlent d’une manière épouvantable ; les gazelles gémissent. Vois ce cadavre, Karna, horripilant, épouvantable, accompagné d’une immense terreur, semblable à un nuage et qui se tient, enveloppant le soleil. Vois cet astre, qui parait de tous les côtés de l’horizon entouré comme par des gazelles, que poursuivent des tigres puissants. Vois ces ardées et ces vautours, Karna, rassemblés par milliers ! 2,167-2,168-2,169.

» Effrayants et placés l’un vis-à-vis de l’autre, ils semblent s’adresser mutuellement la parole. Ces drapeaux éminents, immortels, peints de diverses couleurs, attachés à ton grand char, jettent des flammes et sont ébranlés. Vois ces chevaux admirables à voir, à la haute taille, à a prompU rapidité, agités par la crainte et bondissants au milieu dts airs, comme des Garoudas. Certainement, à en juger par ces signes, les princes, jetés sur la terre, y dormiront, Karna, immolés par centaines et par milliers.