Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de même, tous les tiens, héros aux grands arcs, déployant leurs efforts, de protéger sur tous les côtés Karna, difficile à arrêter dans les batailles. Les sons des instruments de musique divers éclatèrent, souverain des hommes ; 2,297-2,298.

Le cri de guerre naquit parmi les braves, qui s’envoyaient des menaces : puis, les Kourouides et les Pândouides en vinrent aux mains sans crainte, les Prithides, commandés par Youdhishthira, et nous, ayant à notre tête le fils du cocher. 2,299-2,300.

Lorsqu’il eut déchiré l’armée, Karna, environné par des milliers d’hommes de pied, de chevaux, d’éléphants et de chars, fondit sur Youdhishthira. 2,301.

Dès qu’il eut tranché avec des centaines de traits violents les armes diverses, envoyées par les ennemis, Vrisha se mit à les frapper sans crainte. 2,302.

Le fils du cocher[1] tranchait leurs cuisses, leurs bras, leurs têtes : et ceux-ci tombaient morts sur la terre ou s’enfuyaient mutilés. 2,303.

Excités par Sâtyaki, les fantassins, et Drâvidas, et Nishâdas, se précipitèrent de nouveau dans le combat sur l’Adhirathide avec le désir de le tuer. 2,304.

Ceux-là, sans cuirasse, sans bras, sans tête, abattus par les flèches de Karna, tombaient ensemble sur la terre, comme une forêt de çâlas[2] coupée. 2,305.

Ainsi, des centaines, des milliers et des myriades de combattants, immolés sur le champ de bataille, jonchaient la terre de leurs corps et remplissaient de sa gloire tous les points de l’espace. 2,306.

  1. Soutaâjas, texte de Bombay.
  2. Shorea robusta.