Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/174

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Déployant des sentiments hostiles, les nombreux guerriers de leurs bras lancent des leviers de fer : les éléphants se promènent avec leurs trompes ; les autres déchirent avec elles. 2,531-2,532-2,533-2,534.

Les cuirasses, fendues par les nârâtchas, les plus grands des éléphants brillaient, comme des montagnes sans nuages, sire, à l’arrivée des frimas. 2,535.

Bigarrés de flèches à l’empennure d’or, les plus hauts des pachydermes resplendissaient, de même que des montagnes aux sommets enflammés par des météores. 2,536.

Certains autres éléphants, blessés par des éléphants, dont la similitude imitait des montagnes, périssaient dans cette bataille, tels que des monts, munis encore de leurs ailes ;

D’autres fuyaient et tombaient sur la terre dans ce grand combat, tourmentés par les flèches, en but aux dards, qui s’abattaient sur leurs bosses frontales et sur la partie de leur tête contenue entre les défenses. 2,537-2,538.

Ceux-ci rugissaient comme des lions, ceux-là poussaient des cris épouvantables ; d’autres en grand nombre, sire, erraient çà et là, jetant des plaintes. 2,539.

Parés de médaillons d’or, les chevaux, blessés par les dards, s’affaissaient, languissaient, vaguaient aux dix points de l’espace. 2,540.

Les uns traînés se convulsaient sur la surface de la terre, et, frappés des traits et des leviers de fer, exprimaient la douleur par différents mouvements. 2,541.

Des hommes blessés voyaient crier sur la terre, ceux-ci des parents, les uns leurs pères, les autres leurs grandspères ; tels voyaient courir les ennemis, et ceux-là d’autres, qui se disaient l’un à l’autre les noms vantés de leurs familles. 2,542-2,543.