Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/183

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Le guerrier sans bouclier, son cimeterre à la main, grand roi, courait, impuissant, tombé sous le pouvoir de Kripa, comme dans la bouche de la Mort. 2,629.

Le vigoureux Soukétou, sire, le iilsdeTchitrakétou, s’avança à la hâte vers ce héros, jeté dans l’infortune et comme dévoré par les flèches du Çaradvatide. 2,630.

Inondant le brahme dans le combat de nombreuses flèches acérées, le guerrier à l’âme incommensurable s’élança sur le char du Gotamide. 2,631.

Dès que Çikhandî vit que ce héros avait joint le brahme, environné d’ennemis dans la bataille, il s’esquiva au plus vite, ô le meilleur des rois[1]. 2,632.

Soukétou alors, ayant percé le Gotamide de neuf flèches, le blessa de nouveau avec soixante-treize de ses dards. 2,633.

Il trancha ensuite son arc et son trait, vénérable, et frappa dangereusement d’un dard son cocher dans les organes de la vie. 2,634.

Le Gotamide irrité, saisissant un arc neuf et solide, atteignit dans tous les membres Soukétou avec trente projectiles. 2,635.

Tout son corps agité, il chancela sur le haut de son char ; tel, dans un tremblement de terre, un arbre violemment ébranlé sur la cime d’une montagne. 2,636.

Il enleva d’un kshourapra la tête au corps du guerrier vacillant avec ses pendeloques flamboyantes, avec son diadème et son casque. 2,637.

Sa tête tomba sur la terre, comme un morceau de chair,

  1. Râdjasattama, au vocatif, texte de Bombay.