Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/253

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le plus vaillant des hommes, qui portent les traits sur la terre, ce Karna, qui fut estimé par lui pour un demi-char ?

» Éteins maintenant ma flamme allumée par la colère, excitée par le vent de savilainie, et qui est toujours vivante dans mon cœur, en me disant, Phâlgouna, ces bonnes paroles : « J’ai affronté Karna aujourd’hui et je l’ai tué. »

» Raconte-moi cette prouesse difficile à consommer : comment l’Adhirathide a-t-il succombé sous tes coups ? Ma pensée est continuellement dirigée vers toi, ô le plus grand des héros, comme celle du bienheureux Indra, avant qu’il eut tué Vritra. » 3,354-3,355-3,356.

Dès qu’il eut entendu ce discours du monarque irrité, mais adonné au devoir, le magnanime Djishnou à la vigueur infinie, et qui combattait sur un char, répondit à l’inaffrontable Youdhishthira à l’âme sans trouble : 3,357.

« Dans le moment que je combattais avec les conjurés, le Dronide, lançant des flèches semblables à des serpents, parut tout à coup devant moi, sire, marchant à la tête de l’armée, parmi les guerriers Kourouides. 3,358.

» Aussitôt qu’il vit mon char, qui avait le bruit des nuages, il se tint près de moi, arrêtant l’armée entière ; lorsque j’eus tué cinq cents d’eux, j’allai au Dronide, qui était en avant des princes. 3,359.

» Quand je me fus approché, il fondit sur moi, redoublant ses efforts, comme un roi des éléphants, Indra des hommes, fond sur un lion. Il retira, puissant roi, les Kourouides, maîtres de chars, des flots, où ils périssaient. 3,360.

» Ensuite, le fils de l’Atchârya, le meilleur des Kourouides, lourd ébranlement au milieu du combat, me harcela, moi et Djanârddana, de flèches acérées, qui causaient l’émotion du feu ou du poison. 3,361.