» Tu t’es retiré, fils de Kountî, disant : « Il faut que je voie mon roi ! » Et ton altesse a vu sa majesté Youdhishthira saine et sauve. 3,406.
» Après que tu as vu ce tigre des rois, qui a le courage d’un tigre, que veut dire cette action de folie dans un momoment où tu as obtenu la joie. 3,407.
» Je ne vois pas, fils de Kountî, que ce Dharmarâdja ait mérité la mort de toi. Pour quelle raison veux-tu le tuer ? Ou d’où vient cette émotion de ton esprit ? 3,408.
» Pourquoi ton altesse a-t-elle saisi à la hâte un grand cimeterre ? Voilà, fils de Kountî, sur quoi je t’interroge : quel est ce dessein, qui t’a fait prendre irrité un cimeterre, à toi, de qui le courage est merveilleux ? » À ces paroles de Krishna, et les yeux fixés sur Youdhishthira, 3,400-3,410.
» Arjouna, soufflant comme un serpent, répondit avec colère à Govinda : « Donne le Gândîva à un autre ! » m’a-t-il dit. « Je fendrai la tête à celui, qui me dictera cet ordre. » Tel est le vœu, que j’ai prononcé en mon particulier. Voilà, ce qui me fut dit par ce roi, en ta présence, Govinda. Je ne puis supporter cela. Armé de ce glaive, je tuerai ce roi, timide en face du devoir.
» J’observerai ma promesse en immolant ce plus grand des hommes. C’est pour cela, rejeton d’Yadou, que j’ai pris ce glaive. 3,411-3,412-3,413-3,414.
» Quand j’aurai tué Youdhishthira, je me serai affranchi de ma dette envers la vérité ; je serai sans chagrin, Djanârddana, sans nul souci. 3,415.
» Que penses-tu qui doive être fait en ce moment, que voici arrivé ? Tu connais, mon père, tout le passé et l’avenir de ce monde. 3,416.