Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/309

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» Battue complètement à chaque instant, cette armée Bharatienne, dévorée par les traits de Dhanandjaya, qui ont la rapidité de la foudre, est remplie de ses multitudes de flèches, à l’extérieur ornementé d’or. 3,845.

» Voici des chevaux, des éléphants, des chars, qui courent et font plus que broyer ces compagnies de fantassins ; tous les Kourouides eux-mêmes, jetés dans le délire, fuient, tels que des éléphants effrayés par l’incendie d’une forêt. 3,846.

» Tombés dans la détresse, Viçoka, ces rois des éléphants poussent de vastes clameurs dans le combat ! »

» Quoi, Bhîma ! lui répondit Viçoka ; n’entends-tu point ici le Gândîva, qui vibre avec un bruit plus qu’épouvantable, quand le Prithide en tire la corde d’une main irritée ? Est-ce que tes deux oreilles sont devenues sourdes ? 3,847-3848.

» Tous tes désirs sont comblés, fils de Pàndou : voici le singe, qu’on aperçoit au milieu de l’armée des éléphants. Entends vibrer la corde de cet arc, d’où provient un éclair, comme d’un sombre nuage ! 3,849.

» On voit de tous les côtés ce singe, qui est monté au sommet du drapeau de Dhanandjaya ! Il effraie les troupes des ennemis dans’ le combat, et sa vue m’inspire de la crainte[1] à moi-même. 3,850.

» Ce diadème admirable de Dhanandjaya, il jette la plus vive splendeur : ce joyau céleste, qui accompagne son diadème, il brille, semblable au soleil. 3,851.

» Vois à côté de lui cette conque effrayante au beau son, le Dévadatta, qui resplendit, tel qu’un nuage blanc ! Vois

  1. Bibhatmi, texte de Bombay.