Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/346

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mortels taillés en pièces par ce pasteur des troupeaux de chars. 4,190.

Ayant fait vibrer avec la corde son Gândîva au bruit terrible, après qu’il l’eut appuyé fortement sur le sol du char, il répandit aussitôt une obscurité de flèches et se mit à frapper les drapeaux, les chars, les chevaux et les éléphants. 4,191.

Les échos résonnèrent dans les cieux, les oiseaux s’envolèrent dans les cavernes des montagnes, en ce moment terrible, où Kiriti s’approcha, développant la corde de son arc arrondi. 4,192.

Bhîmaséna, le héros unique des Pândouides, le suivit sur son char, défendant Arjouna par derrière. Ces deux fils de roi, dont les ennemis suspendaient les pas, s’avancèrent à la hâte sur leurs deux chariots vers l’Adhirathide.

En ce moment-là, le sublime fils du roi s’attacha aux Somakas et livra une bataille à ces guerriers ; il brisa les chars, il tua les éléphants et les chevaux, il couvrit de flèches les plages du ciel. 4,193-4,194.

Outtamaâudjas et Djanamédjaya, Youdhâmanyou et Çikhandi courroucés percent de compagnie Karna de traits et le broyent, accompagnés du Prishatide. 4,195.

Courant sur Karna le Découpeur, ces cinq vaillants héros du Pantchâla ne purent le renverser de son char, comme les objets des sens ne peuvent faire tomber du ciel un homme, qui a vaincu son âme. 4,196.

Il coupa rapidement de ses flèches les guidons de ces guerriers ; il blessa leurs cochers et leurs chevaux ; il en trancha les drapeaux et les arcs ; il les frappa eux-mêmes de cinq traits, et rugit comme un lion. 4,197.

Tandis qu’il décochait des traits et qu’il immolait ces