Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/351

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impétueusement sur Douççâsana. Ensuite, ce guerrier agile se rappela toutes les actions de tes fils, commises avec une intention ennemie. 4,228.

Ce héros aux longs bras, aux œuvres inconcevables, vit alors Douççâsana au milieu de ce combat épouvantable, qui sévissait de tous les côtés entre les plus grands des chefs ; 4,229.

Il se souvint de la reine, que Douççâsana avait saisie par les cheveux, de ses vêtements, qu’il avait arrachés, cette noble femme se trouvant dans son mois ; il pensa à tous ces chagrins, que l’innocente avait eus à subir, détournant ses regards loin de ses époux. 4,230.

Il flamboya de colère, tel que le feu, dans lequel on verse le beurre clarifié, et dit alors à Karna, à Souyodhana, à Kripa, au Dronide et à Kritavarman lui-même : 4,231.

« Je tuerai aujourd’hui Douççâsana le scélérat, fût-il défendu maintenant par tous vos guerriers ![1] » À peine eût-il parlé ainsi, soudain le guerrier agile, aux forces immenses, courut sur Douççâsana, impatient de le tuer. Marchant avec audace dans ce combat, comme un lion sur un grand éléphant, Vrikaudara, ce héros unique, arrêta Douççâsana, sous les yeux de l’Adhirathide et de Souyodhana. 4,232-4,233.

Il sauta à bas de son char, il marcha sur la terre avec ardeur, il fixa sur lui ses regards ; et, le foulant aux pieds, il éleva sur son cou une épée aiguë et très-épouvantable. Il renversa ton fils, sire, enleva sa tête avec cette épée, et, déchirant la poitrine du prince abattu sur la terre, il en but le sang tiède. 4,234-4,235.

  1. C’est évidemment une nouvelle et seconde version.