Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/394

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qu’il eut vu dans une telle détresse Bhîma et Djanârddana, le Prithide au diadème de fleurs, 4,584-4,585.

Enflammé d’une nouvelle colère, éleva dix-huit dards ; avec un, il atteignit le drapeau ; avec quatre, Çalya ; avec trois, l’Adhirathide lui-même ; 4,586.

Et, dirigeant bien les dix autres, il tua Sabhâpati, revêtu d’une cuirasse d’or. Ce fils du roi, sans arc ni drapeau, sans cocher ni chevaux, sans bras et sans tête, 4,587.

Tomba mort du haut de son char, comme un çala, rompu, mutilé à coups de haches ; et lorsqu’il eut brisé de nouveau Karna de trois flèches, qu’il eut frappé de huit, de deux, de quatre et de dix traits quatre cents guerriers munis d’armes, réduits alors sans chariots, il immola huit cents chars, il abattit de rechef des chevaux par milliers, huit mille cavaliers et d’héroïques fantassins. 4,588-4,589.

Grâce à ses flèches au vol léger, il rendit invisible Karna avec son cocher, son drapeau et son char. Taillés en pièces par Dhanandjaya, les Kourouides se réfugièrent de tous côtés avec des cris autour de l’Adhirathide : 4,590.

« Décoche, Karna ! Hâte-toi de percer avec tes flèches Arjouna, avant qu’il n’ait tué les principaux des Kourouides ! » Excité par ces mots, Râdhéya mainte et mainte fois de lancer ses dahls bien nombreux. 4,591.

Ces traits, fendant les membres, oints de sang et de poussière, meurtrirent les troupes des Pântchâlains et des Pândouides. Ces deux héros à la grande vigueur, capables de supporter tous les ennemis, les plus excellents de tous ceux, qui manient l’arc, 4,592.

Et versés dans les astras, battirent l’un et l’autre, avec de grands astras, la terrible armée des ennemis. Youdhishthira à la cuirasse d’or, aidé par les meilleurs des méde-