Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/402

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mille d’Atrâvata, désirait enlever dans le combat celle de l’Ambidextre. Le ciel et ses plages flamboyèrent ; des météores ignés tombèrent par centaines. 4,644-4,645.

Aussitôt que le serpent fut appliqué sur l’arc, les gardiens du monde de s’écrier avec Indra : « Hélas ! hélas ! » Mais le fils du cocher ne s’apperçut pas que le serpent était entré dans sa flèche par la puissance de l’yoga. 4,646.

Dès que l’Immortel aux mille yeux eut vu l’infernal serpent s’incorporer avec le trait : « Mon fils est mort ! s’écria-t-il. » Mon corps fut agité par le tremblement ; et Djaladja, le fils de Kousouma, à la nature excellente, à l’âme vaincue, dit au souverain des Dieux : « La fortune est inconstante dans la victoire ! » 4,647.

Et le magnanime roi de Madra tint ce langage au terrible Karna, qui avait envoyé sa flèche : « Ce trait, Karna, n’atteindra pas au cou ; observe cela ; encoche un dard, qui tranche la tête. » 4,648.

Ce fougueux Adhirathide, les yeux teints par la colère, répondit au souverain de Madra : « Karna n’encoche pas deux flèches, Çalya ; des combats, qui ne sont pas francs, ne sont pas dignes de moi. » 4,649.

Quand il eut dit ces mots, il décocha avec effort son trait, honoré une multitude d’années, et, précipitant ses paroles, sire : « Tu es mort, Phâlgouna ! » s’écria-t-il, se hâtant pour la victoire. 4,650.

Envoyé par le bras de Karna et semblable au soleil ou au feu, cette flèche bien épouvantable, partie de sa corde, lancée de son arc, voyageant dans les airs, flamboya au milieu de l’atmosphère. 4,651.

Dès qu’il vit ce dard enflammé, soudain Mâdhava, en se