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ADI-PARVA.

À ce récit, tous les fils de Kountî furent comme percés d’une flèche et l’esprit de ces hommes vigoureux fut, pour ainsi dire, agité de la fièvre. 6410.

Quand elle vit que cette histoire avmt consterné l’âme de ses fils, Kounti aux paroles de vérité s’adressa en ces termes à Youddhishthira : 6411.

« Nous avons habité de longs jours dans la maison du brahme magnanime ; nous avons recueilli des aumônes et nous avons eu du plaisir dans cette ville charmante. 6412.

» Tout ce que le pays a d’enchanteur en bois et en bocages, nous l’avons mainte et mainte fois vu, indomptable héros. 6413.

» Nous n’avons plus autant de plaisir à revoir ici les mêmes lieux ; et les aumônes, guerrier, les délices de Kourou, ont elles-mêmes diminué. 6414.

» Eh bien ! allons chez les Pântchâlains, si tel est ton avis, héros : il nous sera agréable de voir un pays, que nos yeux n’ont pas encore vu. 6415.

» Les Pântchâlains sont très-aumôniers, dit la renommée ; elle rapporte aussi, fléau des ennemis, qu’Yajnaséna est un roi d’une grande piété. 6416.

» Un long séjour dans une seule contrée ne convient pas, c’est mon opinion : eh bien ! dirigeons-là nos pas, si tel est, mon fils, ton sentiment. » 6417.

« Tout ce que pense ta majesté est bon, excellent pour nous, lui répondit Youddhishthira, et c’est à nous de le faire ; mais j’ignore si mes frères puînés sont ou ne sont pas disposés à quitter ce pays. » 6418.

Ensuite, Kountî de proposer le voyage à Bhîmaséna, à Arjouna, aux deux jumeaux ; et tous alors de lui répondre : « Volontiers ! » 6419,