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LE MAHA-BHARATA.

Elle fit donc ses adieux au brahme avec ses fils, et s’achemina vers l’agréable ville du magnanime Droupada.

Tandis qu’ils habitaient là sous leur déguisement, Vyâsa y vint pour voir les Pândouides au grand cœur. À peine eurent-ils vu le fils de Satyavatî arrivant chez eux, ces héros s’avancent à sa rencontre, se prosternent, le saluent et se tiennent debout, les mains réunies aux tempes. 6420-6421-6422.

Ils s’assirent tous avec la permission du solitaire ; et celui-ci, comblé secrètement de leurs hommages, tint aux fils de Prithâ ce langage, que précédait une marque d’affection :

« Bien ! fléaux des ennemis, vous marchez avec le devoir et sur la ligne, que vous ont enseignée les Çâstras. Bien ! vous n’avez pas oublié les honneurs, qui sont dûs aux brahmes. » 6423-6424.

Après ces mots remplis de sens et de vertu, il se mit à narrer telles ou telles histoires différentes, auxquelles le vénérable saint ajouta la suivante : 6425.

« Un Rishi magnanime avait dans le bois de pénitence, raconta l’anachorète, une jeune fille à la taille pudique, aux belles hanches, aux charmants sourcils, douée de toutes les perfections. 6426.

» La vierge était née sous un mauvais destin en châtiment de ses actions faites dans une vie antérieure ; et, toute belle qu’elle fût, elle ne trouvait pas un époux.

» Malheureuse, elle se voua donc à la pénitence pour obtenir un époux ; elle réjouit le Dieu Çiva par ses épouvantables macérations. 6427-6428.

» Satisfait d’elle, l’adorable Çankara dit à cette fille illustre : « Je suis le Dieu, qui donne les grâces ; choisis une grâce, s’il te plaît. » 6420.