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LE MAHA-BHARATA.

eux un brandon allumé, pour les éclairer et pour intimider les Rakshasas. 6439.

Là, dans les ondes charmantes et solitaires de la Gangâ, s’ébattaient des femmes. Irshou, le roi des Gandharvas, était venu partager ces divertissements du bain. 6440.

Il entendit les pas de ces voyageurs, qui suivaient les bords du fleuve, et ce bruit jeta le puissant monarque dans une violente colère. 6441.

À la vue des héros Pândouides avec leur mère, il fit résonner son arc épouvantable et dit ces mots : 6442.

« Le crépuscule, qui rougit avant la nuit d’une manière épouvantable, ce moment diminué de quatre-vingt lavas[1] est abandonné, reconnaît-on, aux pérégrinations des êtres, qui vont où il leur plaît, des Yakshas, des Gandharvas et des Rakshasas ; la première moitié seulement de ce période est accordée, suivant ce qu’il est dit, aux courses dans les affaires des hommes. 6443-6444.

» Nous et les Rakshasas, nous arrêtons les hommes imprudents, que la cupidité amène sur ces rivages pour l’accomplissement d’un usage ou l’exercice d’un métier.

» Aussi, les personnes, versées dans les Védas, blâment-elles tous les hommes, fussent-ils des rois, appuyés sur des armées, qui vont, la nuit, s’approvisionner d’eau.

» Restez loin de moi ! Ne vous avancez pas vers moi ! Pourquoi ne saviez-vous pas que j’étais venu là, moi, aux bords du Gange ? 6445-6446-6447.

» Apprenez que je suis le Gandharva Angâraparna, qui n’ai besoin de nul autre défenseur que ma force ; car je suis Irshou, le superbe, le cher ami de Kouvéra. 6448.

  1. Une mesure de temps, la moitié d’une minute environ.