Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129
ADI-PARVA.

» La richesse, qu’on a trouvée, en fouillant la terre dans la maison d’un Bhrigou, avait été sans doute mise là dans un but d’inimitié par des gens, qui avaient en vue d’exciter la colère des kshatryas. 6836.

» Qu’avions-nous besoin, nous, qui aspirons au ciel, de cette opulente richesse, que nous a enlevée le trésorier du prince ? 6837.

» La mort est-elle absolument incapable de nous enlever, alors, mon fils, voici le moyen, qu’on nous voit estimer.

» Un homme, qui se donne la mort à soi-même, n’obtient pas les mondes purs, mon enfant. Aussi, considérant les choses à ce point de vue, aucun de nous ne commit jamais un suicide. 6838-6839.

» Ce que tu désires faire ne nous est point agréable : abjure donc, mon fils, cette criminelle pensée de l’anéantissement de tous les mondes. 6840.

» Ne tue pas les kshatryas, ne détruis pas les mondes, bien-aimé fils ! Apaise cette colère soulevée, qui souille l’éclat de tes pénitences. » 6841.

Aâurva répondit :

« La promesse, que la colère a fait sortir de ma bouche pour l’extermination de tous les mondes, ne doit pas être un mot sans vérité, mes pères. 6842.

» Je ne puis supporter d’être dit un homme, de qui les promesses lancées dans la colère n’ont jamais aucune suite : ma colère, à laquelle on ne peut échapper, brûlera comme le feu brûle l’arani, dont le frottement l’a fait sortir !

» Car l’homme, qui peut sacrifier la colère née d’une juste cause, n’est pas capable de protéger efficacement les trois classes, filles aînées de Brahma. 6843-6844.

« Dominateur des indomptés, protecteur des domptés ! »