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ADI-PARVA.

» Que le brahme nous ait infligé cette insulte par ambition ou légèreté d’esprit, il n’importe ! Sa vie est une chose absolument sacrée pour tous les rois ! 7069.

» En effet, nos royaumes, nos vies, nos richesses, nos fils et petits-fils, tout enfin ce qui existe chez nous de précieux appartient aux brahmes. 7070.

» Mais, par la crainte du mépris et pour la conservation de nos droits, ne souffrons jamais dans les autres swayamvaras une telle manière de procéder. » 7071.

À ces mots, transportés d’indignation, ces rois aux bras comme des massues fondent, les armes à la main, sur Droupada, impatients de lui ôter la vie. 7072.

À peine celui-ci les eut-il vus s’élancer en grand nombre, furieux, ayant saisi leurs flèches avec une intention hostile, que, dans son effroi, il courut se réfugier auprès des brahmes. 7073.

Mais les deux héros, fils de Pândou, ces vaillants dompteurs des ennemis, s’avancent alors contre ces rois, qui se précipitaient d’un pied rapide comme des éléphants, dont le rut excite la fureur. 7074.

De leur côté, ces rois en fureur de courir, les armes hautes et la main défendue par le gantelet, pour tuer les deux enfants de Kourou, Arjouna et Bhîmaséna. 7075.

Ensuite Bhîma à la grande force, aux actions épouvantables et merveilleuses, ce héros unique et d’une vigueur égale à celle de la foudre, saisit un arbre entre ses bras, l’arrache et le dépouille de ses feuilles, comme eût fait un roi des éléphants. 7076.

Tenant cet arbre à sa main, tel que Dandi, le roi des morts, tient son terrible sceptre, il se plaça, lui, Prithide aux grands et larges bras, accoutumés à broyer ses enne-