Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
161
ADI-PARVA.

Inondés par les flots de ces brahmes, vêtus d’une peau d’antilope, Dhanandjaya et Bhîmaséna n’avançaient qu’avec gêne. 7124.

Délivrés de leurs nombreux ennemis, les deux héros brillaient, suivis de Krishnâ, 7125.

Tels qu’au temps d’une pléoménie, le soleil et la lune, qui s’élèvent dans un ciel débarrassé de nuages. Comme ses fils ne revenaient pas à l’heure, où ils avaient coutume de rapporter les aumônes, leur mère pensait à différentes espèces de mort, qu’ils avaient trouvées peut-être : « N’auraient-ils pas été reconnus, se disait-elle, par les Dhritarâshtrides, qui leur ont arraché la vie ? 7126-7127.

» Ou seraient-ils morts sous les coups de ces Rakshasas épouvantables, qui leur ont juré une mortelle haine et qui sont armés de magie ? Le conseil du magnanime Vyâsa nous a été funeste ! » 7128.

Telles étaient les pensées de Prithâ dans l’amour de ses fils, dont son âme était pleine, quand tout à coup dans une grande soirée pluvieuse, sous un ciel inondé de nuages, à l’heure, où la multitude des hommes goûte déjà le sommeil, Djishnou, environné de brahmes, comme un soleil entouré de nuages, entra dans la maison du brahmane issu de Bhrigou. 7129-7130.

Arrivés à la maison de travail du Bhargavain et déjà sur le seuil de Prithâ, les deux princes, ses fils, d’une vaste renommée et d’une haute majesté, lui annoncent Draâupadî en ces termes : « Voici l’aumône ! » 7131.

Kountî, qui était dans la maison et qui ne voyait pas ses deux fils, répondit : « Partagez-vous-la tous également ! fl Puis, quand elle vit Krishnâ : a J’ai dit là, fit-elle, une mauvaise parole ! » 7132.