Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
171
ADI-PARVA.

œuvre, et cette chose faite dans mon intérêt, me sera comptée comme une vertu. » Après qu’il eut achevé de parler, Youddhishthira, fixant les yeux sur le pourohita, qui se tenait devant lui d’un air modeste, 7193.

Dit ces mots à Bhîma, qui était placé à son côté : « Qu’on donne à ce personnage de l’eau pour laver ses pieds et qu’on lui présente un arghya ! Le pourohita de sa majesté Droupada est digne des plus grands honneurs : il faut lui rendre un suprême hommage ! » 7194.

Alors que Bhîmaséna eut accompli ces devoirs, Youddhishthira, sire, adressa ces paroles à l’archibrahme, commodément assis et qui avait reçu avec joie ces respectueuses déférences : 7195.

« Le roi des Pântchâlains a donné sa fille par la seule vue de son devoir et non par un mouvement de préférence : ce héros l’a remportée comme un prix, que sa majesté avait proposé. 7196.

» Il n’y a rien ici à dire sur les conditions, ni sur le caractère, ni sur la famille, ni sur le physique des personnes^ elle fut gagnée par la vigueur à bander l’arc et l’adresse à percer le but. 7197.

» Le magnanime a conquis cette princesse au milieu de la foule des rois ; puisqu’il en est ainsi, le royal petit-fils de Somaka ne devrait pas s’affliger maintenant, si les choses allaient à son déplaisir. 7198.

» Ce désir même du puissant monarque de voir l’épreuve donner à un prince cette royale main de sa jeune fille ne restera pas sans^être accompli ; je le pense, brahme, avec raison. 7199.

» Car ce n’était pas un homme de petite force, qui pouvait attacher la corde à l’autre bout de cet arc. Était-ce