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LE MAHA-BHARATA.

« Entrez vite au fond de ce trou, qu’un rat a creusé près de cet arbre dans la terre ; là, vous n’aurez point à craindre le feu, répondit Djaritâ. 8378-8370.

» Vous entrés, je cacherai avec de la poussière l’ouverture de la cavité ; cet obstacle, mes fils, vous défendra, je pense, contre les flammes de l’incendie. 8380.

» Aussitôt le feu éteint, je reviendrai écarter ce tas de poussière. Approuvez ce dessein pour vous sauver du feu. »

« Le rat est un carnassier, reprirent les huppes ; il nous tuera, nous petits êtres sans queue, un composé de chair : nous ne pouvons donc entrer là, où nous avons ce danger en perspective. 8381-8382.

» Comment le feu ne nous brûlera-t-il, comment le rat ne nous mangera-t-il pas ? Comment notre père aura-t-il atteint son but ? Comment notre mère échappera-t-elle à la mort ? 8383.

» La mort est dans le trou sous la forme du rat ; dans les airs, nous la trouvons sous la forme du feu ; ces deux choses mises en balance, mieux vaut périr dans les flammes qu’être mangé. 8384.

» Servir de mets à un rat dans son trou est une mort honteuse ; mais les Çâstras nous enseignent l’abandon volontaire de son corps au feu d’un bûcher. » 8385.

Djaritâ dit :

« Un faucon a saisi le rat au moment qu’il sortait de ce trou ; il s’en est allé, emportant le vil animal dans ses serres : vous n’avez donc plus à craindre ce danger. » 8386.

« Nous n’avons pas vu le rat enlevé par le faucon, répondirent les huppes ; peut-être il en reste d’autres : nous courons avec eux le même danger. 8387.

» Le danger par le feu est douteux, car il peut arriver