guste roi de Tchédi fit entendre à Bhîshma ces paroles aux amères syllabes : 1432.
« Vieillard et opprobre de ta race, que tu es, comment ne rougis-tu pas de semer la peur chez tous les rois en offrant à leurs yeux ces nombreux épouvantails ? 1433.
» Mais il te sied de parler ainsi, à toi, qui es dans la condition des eunuques. En effet, grâces à toi, ô le plus grand des Kourouides, les princes de Kourou, dont tu es le chef, sont maintenant une chose, qui n’a plus un caractère kshatrya. Ils ressemblent à un navire attaché avec un navire, à un aveugle, que mènerait un aveugle ! 1434-1435.
» Notre âme est encore toute émue du récit, que tu nous as fait, des prouesses de cet homme, dont le premier début fut le meurtre de Poûtanâ ! 1436.
» Comment cette langue de toi, Bhîshma, ne s’est-elle pas brisée en une centaine de morceaux, quand il te prit fantaisie de commencer, orgueilleux et stupide, cet éloge de Kéçava ? 1437.
» Vieux, comme tu es dans la science, tu commences les louanges de ce prince là, où des hommes plus jeunes, Bhîshma, trouvent sujet pour un blâme ! 1438.
» S’il a tué dans son enfance la Çakouni, ou, sous les formes de cheval et de taureau, deux Asouras, qui n’étaient point habiles à combattre, qu’y a-t-il en cela d’étonnant, Bhîshma ? 1439.
» Si, d’un coup de pied, il a renversé un char, un assemblage de bois sans âme ! qu’y a-t-il en cela de merveilleux, Bhîshma ? 1440.
» S’il a porté, sept jours durant, le Govarddhana, une