Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/499

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
477
SABHA-PARVA.

» En effet, quel roi sur la terre, Bhîmaséna, aurait pu m’insulter aujourd’hui comme l’a fait cet opprobre de sa famille, dont l’âme est assiégée par la mort ! 1520.

» Ce guerrier aux longs bras est assurément une portion de la semence de Hari, que veut déjà reprendre l’Être disséminé partout. 1521.

» C’est pourquoi, tigre de Kourou, cet insensé monarque de Tchédi pousse, comme un tigre, ces clameurs désordonnées, sans penser à nous tous. » 1522.

Le roi de Tchédi ne put supporter ces paroles de Bhîshma et, dans sa colère, il jeta cette réponse au fils de Çântanou : 1523.

« Puissions-nous trouver dans nos ennemis, Bhîshma, cette même puissance, qui est dans Krishna ! lui, de qui tu es, comme un barde, toujours prêt à réciter les louanges ! 1524.

» Si ton âme se complaît à vanter les autres, Bhîshma, laisse de côté ce Djanârdana et vante les rois ! 1525.

» Loue ce magnifique Vâhlîkain, le plus vertueux des princes, qui, à sa naissance, déchira la terre ! 1526.

» Lui, qui, régnant sur les contrées d’Anga et de Vanga, est égal pour la force à l’Immortel aux mille yeux ! Loue, Bhishma, ce Karna, de qui le bras manie un si grand arc ! 1527.

» Lui, auquel un Dieu fit, héros aux longs bras, deux célestes pendeloques et une cuirasse naturelle, d’une splendeur telle que le soleil adolescent ! 1528.

» Lui, par qui l’invincible Djarâsandha, l’image de Pourandara, fut vaincu dans une lutte et sentit briser son corps ! 1529.

» Allons, Bhîshma ! loue Drona et Açvatthâman, ces