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LE MAHA-BHARATA.

fendre sa haute fortune et qui ne peut maintenant te défendre au milieu des hommes, qui furent ses égaux. »

« Le créateur, veillant sur nous, qui tour à tour, soupira Draâupadi, sentons deux souffles du vent, l’un fort et l’autre faible, a sans doute ainsi disposé les choses ; il nous ramènera la paix de l’esprit. Le devoir dans le monde, nous a-t-il dit, est unique et suprême. 2211-2212.

» Puisse la vertu n’abandonner jamais les enfants de Kourou ! Retourne au palais, demande pour moi une vertueuse parole. Que ces rois, la vertu en personne, versés dans la science politique, les plus sages des hommes, me conseillent : je ferai ce qu’ils auront décidé. » 2213.

À ces mots, le cocher revint au palais, où il répéta ces paroles d’Yajnasénî. Mais les princes, qui n’ignoraient pas la volonté du Dhritarâshtride, baissèrent leur visage à terre et ne répondirent pas un seul mot. 2214.

Quand Youddhishthira eut ouï ce que Douryodhana voulait faire, il dépêcha, fils de Bharata, un envoyé à Draâupadî. Il portait ce message à la princesse, dont il possédait l’estime : « Vêtue d’une seule robe, pleurante, ta ceinture détachée, viens, Pântchâlî, au palais, bien que tu sois dans ton mois, et présente-toi devant mon oncle, qui est comme ton beau-père. » 2215-2216.

L’intelligent messager s’achemina rapidement vers l’habitation de Krishnâ, et lui annonça la résolution, à laquelle venait de s’arrêter Dharmarâdja. 2217.

Les magnanimes Pândouides, abattus, accablés de chagrins, les membres fortement liés par les chaînes du serment, n’avaient donc plus de secours à attendre. 2218.

Ensuite le roi Douryodhana, fixant les yeux sur le visage consterné des cinq frères, dit joyeux au cocher :