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LE MAHA-BHARATA.

» Il ne faut pas mettre nos ennemis au comble de leurs vœux ; cultive la vertu dans toute sa grandeur ! Qui peut offenser un frère aîné à l’âme vertueuse ? 2258.

» Défié par des ennemis, ce roi, qui n’avait pas oublié son vœu de kshatrya, a joué sur le désir même de ses ennemis ; et cette témérité doit un jour nous procurer beaucoup de gloire, » 2259.

Bhimaséna répondit :

« Si j’étais sûr que la chose fût pour lui de cette manière, je ne lui brûlerais pas, Dhanandjaya, malgré moi, pour ainsi dire, ses deux bras dans le feu allumé. » 2260.

Quand le fils de Dhritarâshtra eut vu les princes de Pàndou dans la douleur et Pântchâli au désespoir, Vikarna d’articuler ces mots : 2261.

« Princes, dites les paroles, qu’Yajnasénî a prononcées ; car les enfers à l’instant même s’ouvriraient pour nous, si nous manquions à juger ses paroles ! 2262.

» Bhîshma et Dhritarâshtra, les deux plus âgés dans la race de Kourou, et Vidoura à la vaste intelligence, ont gardé de concert le silence. 2263.

» À plus forte raison, nulle question ne fut-elle adressée ni par le Bharadwâdjde, instituteur des uns et des autres, ni par Kripa, leur ami commun, ces deux brahmes, les plus vertueux des régénérés. 2264.

» Mais que les autres monarques rassemblés ici de tous les points du monde, parlent suivant leur opinion, mettant de côté la haine et l’amour ! 2265.

» Répondez, rois ! Par qui et de qui seraient supportées les paroles, que la belle Draâupadi a dites plus d’une fois ? » 2266.

Après qu’il eut ainsi parlé itérativement à tous les