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LE MAHA-BHARATA.

ainsi à la vérité, tu seras aflranchie de ta condition d’esclave ! 2364.

» Le fils du Devoir se maintient dans le devoir ; il est semblable à Indra ; qu’il parle lui-même : était-il ou n’était-il pas le maître de toi ? Que ton sort, promptement fixé, dépende uniquement de sa parole ! 2365.

» Tous ces magnanimes enfants de Kourou, plongés dans ta peine, n’osent dire la vérité dans cette assemblée à la vue de tes époux, que le malheur a frappés. » 2366.

Alors, tous les assistants d’approuver ces paroles du roi des Kourouides. Les cris de : « Hâ ! hâ ! » éclatent ; ils poussent de hautes clameurs, ils déchirent leurs vêtements, et ce n’est partout dans la salle que des cris de désolation. Mais ce langage, si agréable pour eux, fit naître la joie au sein des Kourouides ; tous ces princes étaient contents et vantaient la justice de leur frère aîné. 2367-2368.

Tous, ils avaient les yeux fixés sur Youddhishthira ; et, tournant la tête l’un vers l’autre, ils se demandaient, pleins d’une vive curiosité : « Que va-t-il dire ? Il sait le devoir ! Que diront le fils de Pândou, Arjouna, invincible dans les batailles, et Bhîmaséna, et les deux jumeaux ? » 2369-2370.

Quand le silence se fut rétabli, Bhîmaséna de lever son bras céleste, brillant, oint de sandal, et d’articuler ces mots : 2371.

« Si le magnanime Youddhishthira est notre maître, nous ne pouvons supporter qu’un autre soit le maître de notre famille. 2372.

» Il règne sur nous, qui avons pour objet la vertu ; nos vies sont elles-mêmes sa propriété. S’il pense qu’on a