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SABHA-PARVA.

» Qu’on leur dise ou non des paroles acerbes, les premiers vous adressent, mon fils, des expressions choquantes, injurieuses ; mais toujours les personnes d’une âme supérieure se rappellent les services rendus et non le mal, qu’on leur a fait. Les bons, une fois qu’ils ont acquis la connaissance de l’âme, ne dévient pas de la sagesse. 2441-2442.

» Les bons savent garder un visage souriant et ne renversent pas les bornes des choses : telle fut ta conduite, noble prince, dans cette aimable réunion. 2443.

» Ne mets pas de fiel en ton cœur, mon fils, pour Douryodhana, ni pour Gândhârî, sa mère, ni pour moi-même par le désir, que nous avions de sa prééminence. 2444.

» Vois près de toi, fils de Bharata, ton oncle ou, pour mieux dire, ton père ; il est vieux, il est aveugle. J’avais d’abord repoussé ce jeu par le pressentiment de ses résultats ; mais je l’ai approuvé dans mon désir de voir nos amis et d’observer en tous mes fils le fort et le faible. Les enfants de Kourou, desquels tu es le chef, n’ont pas un sort à déplorer. 2445-2446.

» En effet, Vidoura, mon conseiller, est un sage versé dans tous les Traités ; le devoir siège en toi, la fermeté dans Arjouna, la bravoure dans Bhîmaséna, 2447.

» Et la sainte obéissance au gourou dans les deux jumeaux, les premiers des hommes. Rentre, s’il te plaît, Adjâtaçatrou, dans le Khândava-Prastha. Puissent à jamais tes frères conserver l’union fraternelle et ton âme rester bien assise dans le devoir ! » 2448-2449.

Il dit ; et le plus vertueux des enfants de Kourou, Youddhishthira, Dharmarâdja lui-même sur la terre,