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LE MAHA-BHARATA.

sur une couche avec la Nishadî, leur mère. Qui aurait pu accomplir cette action au temps qu’une noble dame, agitée par la crainte et versant des larmes, tenait ce langage aux fils de Pândou : « Environnée par le feu, je suis tombée dans une grande infortune. 546-547.

» Hélas ! c’en est fait de moi ! Qui pourrait ici me sauver du feu ; je vais périr sans défense avec mes fils enfants dans les flammes ! » 548.

» Alors, Bhîmaséna le Ventre-de-loup, qui avait la vitesse et la force du vent, releva le courage de la noble dame et de ses frères : 549.

« Tel que l’oiseau, fils de Vinatâ, Garouda, le roi des volatiles, tel je m’envolerai d’ici. Rasures-toi ! Il n’y a ici aucun danger pour vous ! » 550.

» Il prit sa mère à son flanc gauche, le roi Youddishthira à son flanc droit ; il fit monter les deux jumeaux sur ses deux épaules et Bîbhatsou sur son dos. 551.

» Quand l’énergique guerrier les eut ainsi enlevés tous promptement, il s’élança rapidement hors du feu, et l’homme fort sauva de l’incendie sa mère et ses frères.

» Partis la nuit avec leur mère, tous ces princes illustres arrivèrent dans une grande forêt, voisine du bois, où demeurait Hidimba. 552-553.

» Accablés de chagrins et de fatigue, ils s’endormirent là en compagnie de Prithâ. Une Rakshasî, nommée Hidimbâ, vint les trouver dans leur sommeil. 554.

» À la vue des fils de Pândou, qui dormaient là avec Kountî, la passion se glissa dans son cœur, et elle s’énamoura de Bhîmaséna. 555.

» Elle prit les pieds de Bhîma, les mit dans son sein, et l’illustre dame joyeuse les massa d’une main douce.