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VANA-PARVA.

sur moi, opprimée par de vils ennemis. 577-578.

» En but à de tels maux, depuis long-temps je suis consumée par ces méchants aux œuvres coupables, à la force nulle. 579.

» Et cependant, je suis née dans une grande famille, mon destin est céleste ; je suis l’épouse chérie des Pândouides, et la bru de leur magnanime père ! 580.

» Et, toute princesse que je fusse, meurtrier de Madhou, je me suis vue traînée par les cheveux sous les yeux mêmes des cinq fils de Pândou ! » 581.

Disant ces mots, Krishnâ pleurait, couvrant son visage de sa main, elle, qui savait dire les choses douces avec une douceur pareille au bouton des lotus. 582.

Pântchâlî arrosait avec les gouttes des larmes, nées de sa douleur, ses deux seins relevés, potelés, arrondis par la nature et doués des signes de la beauté. 583.

Elle essuya ses yeux, et, poussant maint et maint soupir, elle dit avec colère ces paroles d’un gosier plein de larmes : 584.

« Mes époux ne sont ni des fils, ni des parents, ni des frères, ni des pères, ni même toi, meurtrier de Madhou ;

» Eux, qui ont pu tranquillement me voir en but aux vexations d’hommes vils, et n’ont pas adouci la peine, que j’éprouvais, d’être l’objet des risées de Karna ! 585-586.

» Je mérite d’être, Krishna, défendue par toi sans cesse pour ces quatre causes : la parenté, le rang, l’amitié, la puissance elle-même, Dieu chevelu. » 587.

Le Vasoudévide lui répondit en ces termes dans cette assemblée de héros : « Les femmes des princes, qui ont allumé ainsi ta colère, pleureront un jour, femme illustre, 588.