» les sages, qui savent le devoir, ont dit qu’il était noble de sa nature ; veuille donc faire ce qui est noble et ne pas rester dans ce qui est inférieur. 1316.
» Réveille-toi, Indra des rois ! tu connais les devoirs éternels ; tu n’ignores pas l’œuvre de sévérité, qui jette la terreur dans l’esprit d’un homme ! 1317.
» Tu ne trouves pas mauvais le fruit, que l’on recueille en protégeant les sujets : c’est là, sire, le devoir éternel du kshatrya, qui a été fait pour toi. 1318.
» Si tu t’en éloignes, fils de Prithâ, tu deviendras la risée du monde ; car les hommes ne donnent pas d’éloge à un écart du devoir. 1319.
» Fais-toi un cœur de kshatrya, rejette une âme sans énergie, embrasse le courage, fils de Kourou, et porte ton joug, comme un vigoureux cheval de somme. 1320.
» Nul prince, en effet, quelqu’il fût, s’il n’a que l’âme du devoir, n’a jamais gagné la terre, sire, ni la dignité, ni même gardé sa couronne. 1321.
» Après qu’il eut donné une langue à plusieurs hommes vils aux âmes avides, Douryodhana obtient par la tricherie un royaume, comme une flèche sa nourriture. 1322.
» Les Asouras avaient des frères ainés riches de toutes les manières : une tricherie, ô le plus éminent des princes, leur donna les Dieux pour maîtres. 1323.
» Ainsi tout, maître de la terre, disent les sages, appartient à l’homme fort. Arme-toi, guerrier aux longs bras, d’une rigueur sans pitié, et détruis tes ennemis. 1324.
» Il n’y aura pas un guerrier, l’arc à la main, qui soit l’égal d’Arjouna dans les combats ; il n’y en aura pas un, portant la massue, qui soit l’égal de moi-même ! 1325.
» L’homme d’une grande vigueur, sire, fait la guerre