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II
AVANT-PROPOS.

exercice déambulatoire ? Combien de fois aurions-nous à replier sur elle-même ma petite cour briquetée avant qu’elle n’atteignît à ce demi-kilomètre de la grande allée de Juilly ?

Mais tout passe, le mal comme le bien. L’ennuyeuse saison s’est écoulée avec lenteur dans sa carapace endormie, et nous voici revenus au futur printemps. J’ai suivi pas à pas les levers du soleil ; un frais zéphir balance les tiges presque en fleurs des rosiers ; et je me sens heureux d’être accoudé à mon bureau dans un moment où l’astre du jour tient encore sa paupière fermée sous l’horizon, qui vase réveiller. Mais le printemps de 1869 a rendu aux années de 1797 mes anciennes promenades du Bois des Pères, avec les mêmes conditions que l’année précédente, plus fatigantes, par conséquent plus lourdes encore, plus insupportables qu’elles n’étaient auparavant.

De Juilly à ce bois, il y a presque une demi-lieue de plaine exposée au soleil. Aller et s’en revenir, c’est donc une lieue à défalquer chaque jour sur le travail de la traduction. Aussi, quand nous avions arpenté quatre fois cette allée monotone, sans aucun site, sans aucun banc, fût-ce une pierre seulement pour s’asseoir, sans rien qui reposât un instant nos yeux, nous nous en revenions distrait, fatigué, incapable de tout travail pour le reste de la soirée.

D’ailleurs, que va bientôt devenir ce bois ?

Dans les mains duquel des trois héritiers Simonard le hasard fera-t-il tomber ce lot pour sa ruine ou sa conservation ?