eussent été des vieillards, mais Joséphine allait se mettre au piano et chantait :
V’la l’bon vent,
V’la l’joli vent,
V’la l’bon vent,
Ma mie m’appelle,
V’la l’bon vent,
V’la l’joli vent,
V’la l’bon vent,
Ma mie m’attend !
Chacun se regardait en souriant.
On se sentait si heureux de vivre ! et puis, partout où l’œil s’en allait errer sur les étendues de la vie, il n’entrevoyait que joies, fleurs, soleil et parfums. La meilleure preuve, n’étaient-ce pas tous ces fragments de bonheur qui gisaient déjà sur les roses effeuillées de notre chemin ?
Alors chacun faisait chorus à la belle chanteuse, et nous disions follement :
V’la l’bon vent !
V’la l’joli vent !
À nous quatre nous avions vers cette époque chacun dix-sept ans ; et pour l’âme épanouie, se souvenir alors, c’est chanter !