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les blessures de la vie.

en te faisant tomber au milieu de ces murs nus. Tu n’y trouveras, à peu près, que l’adresse qui te taquine.

Et il me donna l’information requise.

Je le remerciai de ce service tout en faisant mouvement de retraite vers la porte.

À ce moment, mes regards tombèrent sur une ancienne boîte d’emballage, appuyée à l’un des angles du petit grenier. Un fragment de tapis, couvrant de la paille qui sortait curieusement quelques brins çà et là, annonçait que ce meuble primitif avait été promu au rang de couchette. Sur ce lit improvisé, s’entassaient pêle-mêle les épaves de ce qui avait pu être autrefois une garde-robe, et à travers ce fouillis inextricable de manches d’habits valétudinaires et de jambes de pantalons invalides, se détachait une charmante tête d’enfant endormie, blonde, souffreteuse, mais d’une ressemblance frappante avec celle de mon camarade.

— Quoi, Paul, non seulement propriétaire, mais encore père de famille !

— Hélas ! oui, mon bon ami ! père de ma petite sœur qui représente tout ce qui reste ici-bas, pour moi, du joyeux mot de famille.

Bien des larmes se cachaient sous les haillons de ce dénûment.

Par ma maladresse je venais d’en faire jaillir la source. Maintenant il y avait presque des sanglots dans cette voix, et ne trouvant rien de mieux à faire,