Page:Faucon - Le petit trappeur, 1875.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
adoption

Bientôt je l’imitai et je me laissai aller sans défiance au sommeil, à côté de cet homme sauvage que la reconnaissance avait fait mon ami et qui, faible et sans armes, se confiait entièrement à un étranger dont il jugeait les sentiments d’honneur égaux à ceux qu’il ressentait lui-même.

À l’aube du jour, je fus réveillé par l’Indien, dont la blessure était cicatrisée et à qui le sommeil avait rendu les forces nécessaires pour regagner son village.

Il me prit la main et me dit qu’après le service que je lui avais rendu, j’étais devenu pour lui un frère et qu’il ne voulait, ni ne pouvait me laisser seul avec d’aussi faibles armes que celles que je possédais, exposé aux dangereuses rencontres que je pouvais faire dans les prairies. Il m’engagea donc à le suivre à son village, où je serais accueilli avec joie.

Je n’hésitai pas à accepter, car je sentais souvent un vide dans cette solitude où je me trouvais si heureux quand Lewis était près de moi, et puis c’était une occasion de voir de près et d’étudier les mœurs des Peaux-Rouges.

Peut-être aussi la tribu dans laquelle j’allais entrer faisait-elle quelque commerce avec les