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considérable et diminue fortement la poussée du cœur ; mais il y a dans ces petits vaisseaux une disposition anatomique qui continue l’action centrale, c’est la présence de fibres musculaires lisses, qui se contractent péristaltiquement, dans une direction centrifuge. Si on incise un certain nombre de ces capillaires, le sang sort, et la résistance que ce liquide devait encore éprouver avant d’arriver aux veines n’existant plus, la force antagoniste de la poussée cardiaque est diminuée d’autant ; et, comme le ventricule transmet des pressions égales partout, et que le courant prend nécessairement la direction où il y a le moins de résistance, l’artère qui alimente la partie incisée recevra une plus grande quantité de fluide nourricier ; la saignée capillaire est donc attractive mais dans une proportion très faible. L’hémorrhagie a, en outre, pour résultat immédiat de dégorger les capillaires lésés ainsi que leurs voisins, et s’ils ont été distendus par l’inflammation, ils peuvent revenir à leur état normal par une réaction, soit mécanique, soit physiologique. « C’est ici, dit Maurice Raynaud, pour expliquer l’action locale de ces saignées, qu’il importe de se rappeler cette indépendance des circulations capillaires locales qui est aujourd’hui l’un des points les mieux établis de la physiologie. Il en résulte que des piqûres, des mouchetures pratiquées sur une région donnée, auront pour effet de désemplir très spécialement cette région et non une autre ; de plus, cet effet pourra se prolonger un certain temps. »

La saignée capillaire a donc surtout des effets locaux mais ; comme son action s’étend au delà de la partie lésée