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avons institué notre propre tribunal pour juger les fauteurs des crimes commis contre nous… Metzentsoff avait mérité la mort pour ses crimes contre les socialistes, et l’arrêt de ce jugement a été exécuté à Pétersbourg. — 1878, 25 octobre : Oliva Moncasi fait feu sur le roi d’Espagne, Alphonse XII. Le roi, passait au trot de son cheval, rue Mayor, à Madrid, un jeune homme de 23 ans passe son bras entre les soldats, abaisse vers lui un pistolet de poche et fait feu. Il manque, il est venu exprès de Tarragone pour accomplir son acte. — 1878, 17 novembre : Passanante tente de tuer le roi d’Italie. Le cortège royal sortait lentement de la gare de Naples… Tout à coup, un homme se précipite sur le marchepied. C’est Passanante… Il tire vivement son couteau de l’étoffe rouge qui l’enveloppe, pousse à l’oreille du roi le cri de « Vive Orsini ! » et, lui porte un premier coup au bas ventre. Le roi se baisse, étend le bras gauche, pare ; le coup porte à peine ; la pointe entre un peu au-dessus de l’épaule. Alors une lutte s’engage. C’est Passanante qui devient l’assailli, Cairoli le prend aux cheveux ; le roi dégaine et frappe sur la tête de son agresseur. Passanante ne perd pas courage. Il porte un second coup, c’est Cairoli qui le reçoit. Un capitaine de cuirassiers, d’un coup de sabre à la nuque, étend Passanante sur le pavé. Extrait de son interrogatoire : « Giovanni Passanante, 29 ans, cuisinier. J’ai résolu de tuer le roi parce que je déteste tous les monarques de la terre et tous les gouvernements. Ils me sont odieux parce qu’ils engendrent la misère… » — 1879, 21 février : Le prince Dmitri Krapotkine, gouverneur de la province de Karkoff, reçoit une balle dans l’épaule en revenant du bal en voiture. Il est mort le lendemain. L’imprimerie clandestine de Pétersbourg a affiché une proclamation dont voici quelques extraits : « Un des plus dangereux ennemis du parti socialiste-révolutionnaire russe, un des geôliers les plus féroces envers les représentants arrêtés ou condamnés de ce parti, n’existe plus… C’est le parti socialiste-révolutionnaire russe qui s’est chargé d’accomplir cette exécution, comme toutes celles qui ont eu lieu dans le cours de l’année 1878. » — 1879, 22 mars : Le chef de la police secrète à Odessa, le colonel de gendarmerie Knopp, vient d’être trouvé étranglé dans son lit. Un billet laissé sur la table, disait que l’exécution a été faite par le comité révolutionnaire. — 1879, 14 avril : Solovieff tire trois coups de revolver sur le tzar, qui ne fut pas atteint. — 1879, 19 novembre : Tentative d’exécution d’Alexandre II, par Hartmann. Ce dernier réussit à se réfugier en France. — 1879, 1er  décembre : Le tzar devait arriver de Crimée à Moscou, une mine placée sous le chemin de fer à l’entrée de la ville fit explosion au moment où passait le train impérial ; le tzar avait pris le train précédent. — 1879, 30 décembre : Otero Gonzalès, pâtissier, âgé de 20 ans, décharge deux coups de pistolet sur le roi Alphonse, au moment où, avec sa nouvelle femme, ils rentraient de promenade dans Madrid. — 1880, 17 janvier : Vers 7 heures du soir, une terrible explosion retentit dans le palais d’Hiver, tuant et blessant une soixantaine de soldats… La mine devait faire sauter le tzar la première fois qu’il y aurait au palais un dîner officiel… Mais, par une circonstance quelconque, le dîner fut retardé, ce jour-là, d’une demi-heure et la mine éclata avant que le tzar et ses invités fussent entrés dans la salle à manger… Les auteurs de l’attentat ont disparu. — 1880, 1er  mars : Un jeune homme, Mlodetsky, tire sur le dictateur Loris-Mélékoff au moment où il descendait de voiture. La balle a atteint le général, mais elle n’a que déchiré ses habits. Mlodetsky a été pendu. — 1881, 13 mars : La mort d’Alexandre II. ― Vers deux heures, sortant du palais de la duchesse Catherine, le tzar monta dans sa voiture blindée pour se rendre dans son palais. La route ordinaire aurait été le long

de la perspective de la Néva ; mais, évitant la foule, il ordonna au cocher de suivre le quai étroit, généralement désert à ces heures, qui longe le canal de Catherine… Lorsque la voiture s’engagea sur le quai du canal, une bombe explosible fut jetée sous la voiture par un jeune homme (Ryssakoft)… Le tzar se mit à marcher à pied. Alors, un jeune homme accourut et lui jeta sous les pieds une seconde bombe, qui éclata immédiatement, en enlevant au tzar une partie de chaque jambe et du bas ventre… Le jeune homme qui jeta la seconde bombe a été blessé par l’explosion, le lendemain, il est mort à l’hôpital, sans avouer son nom ni son adresse. (Jelaboff).

1881, 24 novembre : Sankowsky, armé d’un revolver, a déchargé celui-ci sur le général Tchérévine, chef de la police secrète de Russie. Celui-ci portait une cuirasse et n’a pas été blessé. — 1882, Août : À Montceau-les-Mines, des groupes armés ont parcouru la ville en criant : « Vive la Révolution Sociale ! » Ils ont pillé un armurier, sommé les riches, revolver au poing, d’avoir à donner des fonds, menacé de mort les directeurs des Compagnies minières ; puis ils se sont répandus dans les campagnes en brûlant une église et en faisant disparaître tous les emblêmes religieux. L’irrédentiste italien Oberdank complote la mort de l’empereur François-Joseph. — Octobre : Une explosion formidable se produit à Lyon, à l’Assommoir ; lieu de rendez-vous de la haute société lyonnaise. Le même jour, une seconde explosion a lieu au bureau de recrutement du fort de la Vitriolerie. — 30 octobre : Explosion de dynamite dans le bâtiment de police à Francfort-sur-le-Main. — 1883, 9 mars, Paris : Manifestation des sans-travail à l’Esplanade des Invalides, plusieurs boulangeries sont pillées et le pain distribué aux sans-travail. — 30 septembre : Attentat manqué de Reinsdorf contre l’Empereur d’Allemagne, Guillaume Ier. — Décembre, Autriche : Kammerer tue un policier. — 1884, Janvier, Autriche : Assassinat d’un policier par Stallmacher. — 1885, 13 janvier : À Francfort, Rumpf, conseiller de police a été poignardé devant sa maison. — 25 décembre : Les nihilistes exécutent le colonel Soudekine. — 1886, 26 janvier. ― Watrin, directeur impitoyable des usines de Decazeville est exécuté par les mineurs en grève… ― « Une délégation avait été nommée pour présenter à la Compagnie les réclamations des grévistes… Watrin la reçoit et refuse net d’accepter les réclamations. Alors la foule composée surtout de femmes et d’enfants, l’emmène avec les délégués à la mairie ; et pendant que les pourparlers continuent, la foule toujours grossissant, réclame à grands cris la démission de Watrin. Il refuse et quitte la mairie. Dans la rue, il est accueilli par une foule menaçante qui lui lance une grêle de pierres. Sous ces projectiles, Watrin se réfugie dans son bureau et se barricade dans une chambre du deuxième étage. Alors commence le siège du bureau. Des hommes escaladent la maison, d’autres enfoncent la porte et assomment Watrin à coups de bâton. Puis, son corps est jeté par la fenêtre. Dans la nuit, il expire ». — Avril : « En Belgique, un meeting, à Liége, fut l’étincelle qui donna l’élan au peuple ; quelques magasins furent pillés, quelques cafés dévastés… Le lendemain, les charbonnages voisins se mettent en grève… La troupe arriva, chargea le peuple qui, furieux, s’en prit à la propriété de ses affameurs et, sous les balles des soldats, se mit à la dévaster… Le 26, le bassin de Charleroi se mettait en mouvement. Les grévistes sans perdre de temps, ravagèrent en deux jours toute la campagne voisine… Usines, couvents, villas flambaient. » — 1er  mai : Une foule de 7 à 10 mille personnes attaque l’usine Mac Cormick, à Chicago ; une lutte terrible s’engage. Le 4 mai la lutte se renouvelle ; le lendemain 15.000 travailleurs armés répondirent à l’appel. Une bombe,