L’École nouvelle forme, dans certains cas, une république scolaire.
a) L’Assemblée générale prend toutes les décisions importantes concernant la vie de l’École.
b) Les lois sont les moyens tendant à régler le travail de la communauté en vue du progrès spirituel de chaque individu.
c) Ce régime suppose une influence morale prépondérante du directeur sur les « meneurs » naturels de la petite république.
À l’École nouvelle, on procède à l’élection de chefs.
a) Les chefs ont une responsabilité sociale définie qui a pour eux une haute valeur éducative.
b) Les élèves préfèrent être conduits par leurs chefs plutôt que par les adultes.
c) Les professeurs se trouvent ainsi libérés de toute la partie disciplinaire et peuvent se consacrer tout entiers au progrès intellectuel et moral des élèves.
L’École nouvelle répartit entre les élèves les charges sociales.
a) Collaboration effective de chacun à la bonne marche du tout.
b) Apprentissage de la solidarité et de l’entr’aide sociale.
c) Sélection des plus capables qui seront choisis comme chefs.
L’École nouvelle agit par des récompenses ou sanctions positives.
a) Les récompenses consistent en occasions fournies aux esprits créateurs d’accroître leur puissance de création.
b) Les récompenses s’appliquent uniquement aux travaux libres et favorisent ainsi l’esprit d’initiative.
c) Il n’y a pas de récompenses basées sur la concurrence. Dans les jeux, le seul enjeu est le mérite de la victoire.
L’École nouvelle agit par des punitions ou sanctions négatives.
a) Les punitions sont, autant que possible, en corrélation directe avec la faute commise.
b) Les punitions visent à mettre l’enfant en mesure, par des moyens appropriés, d’atteindre le but bon qu’il n’a pas atteint ou qu’il a mal atteint.
c) Pour les cas graves, il n’y a pas de sanctions prévues dans le code, mais une action morale personnelle exercée par un adulte, ami du coupable.
L’École nouvelle met en jeu l’émulation.
a) L’entr’aide, par appel aux services volontaires, a une efficacité de premier ordre.
b) Ce cas est le seul où registre peut être tenu avec notes appropriées.
c) Dans tous les cas, il faut comparer le travail actuel de l’élève avec son propre travail passé et non avec celui d’autrui.
L’École nouvelle doit être un milieu de beauté.
a) L’ordre en est la condition première, le point de départ.
b) Les travaux manuels, en particulier d’art industriel, qu’on pratique, ainsi que les œuvres de ce genre dont on s’entoure, contribuent à la beauté du milieu ambiant.
c) Enfin le contact avec les chefs-d’œuvre de l’art et, chez les élèves les plus doués, la pratique de l’art pur satisfont les besoins esthétiques d’ordre spirituel.
L’École nouvelle cultive la musique collective :
a) Par des auditions quotidiennes de chefs-d’œuvre après le repas du milieu du jour ;
b) Par la pratique quotidienne du chant en commun ;
c) Par la pratique fréquente de l’orchestre ; ces activités concertées d’ordre affectif, chez ceux qui aiment la musique, contribuent à resserrer les liens collectifs par l’émotion qui émane d’elles.
L’École nouvelle fait l’éducation de la conscience morale :
a) En présentant chaque soir aux enfants des lectures ou récits empruntés à la vie fictive ou réelle.
b) En provoquant ainsi chez eux des réactions spontanées de leur conscience morale, véritables jugements de valeur.
c) En les liant ainsi pratiquement à ces jugements de valeur qui affermissent leur conscience et les déterminent au bien.
L’École nouvelle fait l’éducation de la raison pratique :
a) En suscitant chez les adolescents des réflexions et des études portant sur les lois naturelles du progrès spirituel, individuel et social.
b) En associant à ces réflexions, d’une part, la biologie, la psychologie et la physiologie, d’autre part l’histoire et la sociologie.
c) En faisant converger toute la vie de la pensée vers l’accroissement de puissance de l’esprit, ce qui est proprement, qu’on se place ou non à un point de vue confessionnel, l’éducation religieuse.
Dans un autre écrit, le pédagogue suisse se demande comment l’École peut tenir compte des intérêts des enfants, les préparer à l’activité solidariste et à la liberté réfléchie. Voici la solution qu’il recommande et qu’il a fait mettre en application à l’École Internationale de Genève.
Quatre modes d’activité sont conduits de front :
1o Travail individuel standardisé, pour l’acquisition des techniques et portant sur un programme minimum. Le programme est divisé en étapes. Les élèves s’efforcent de franchir ces étapes en se servant de fiches ou de manuels. La durée du travail n’est pas indiquée, ce qui permet aux élèves d’avancer selon leurs aptitudes. Les élèves ne doivent passer à l’étape suivante qu’après s’être soumis avec succès à un test, ou épreuve, de connaissance.
2o Travail individuel libre, en tenant compte des goûts individuels et des aptitudes, chaque élève avançant à son pas. Au début, les élèves choisissent leurs travaux parmi une liste de travaux proposés par le maître ; dès qu’ils sont capables de plus d’initiative, les élèves soumettent des projets de travaux à l’approbation du maître.
3o Travail collectif organisé et leçons collectives se rapportant à un programme de centres d’intérêts : étude des besoins primordiaux de l’homme, de leur satisfaction dans le passé (histoire) et à travers le monde (géographie).